Irons nous soigner l’indice ?

La présomption d’innocence c’est le début du respect de la profession d’infirmière . Le décret de compétence sans les outils pour l’employer c’est la mort annoncée de celui-ci
Répondre aux questionnements d’une profession qui cherche à comprendre le pourquoi d’une loi santé ou les infirmiers n’apparaissent pas c’est le devoir de ceux qui les représentent .
Mais il faut savoir aussi arrêter de palabrer et surtout de dire que l’autre c’est l’enfer .
Parce qu’aujourd’hui tout ceci n’a plus d’importance . Parce que les négociations sont au point mort. Parce que le calendrier du dernier avenant et ses 5 ans de négociations tombe pile poil après la mise en place de la loi santé . Parce que les ARS avancent dans le projet,  parce que les financements sont construits,  parce que un tsunami est là et que chacun regarde ses pieds.
Alors soyons clairs :

Le plan santé est une étatisation pyramidale des soins de ville . POINT

Quand vous vous serez tous bien engouffrés dans le système proposé de : groupement hospitalier , de communauté professionnelle territoriale de santé , de plate forme territoriale de plate forme de mise en relation , de dossier patient partagé de messageries sécurisées , de formation triennale qui vous formateront bien à l’utilisation de tous ces outils.
Quand on vous parlera de FIR de ACI d’enveloppes de forfaits et de mise en place d’indicateurs , tout ceci joliment enrobé de mots comme projets , accessibilité , qualité .
Alors vous penserez du loin de votre petite msp ou eps de premier recours que vous ne soignez plus des patients mais comme le dit si bien Mr le Professeur Grimaldi « et bien maintenant on va soigner l’indice ! » car ce sont les indicateurs qui décideront de vos enveloppes de vos paniers de soins de vos forfaits dont vous serez le dernier maillon de la chaîne . Quant aux patients ?? ils seront les plantes vertes dans les coins de murs de ces plate formes et communautés virtuelles.

Ce qui se joue aujourd’hui ce sont deux conceptions de solidarité sociale ou prime à ce jour la mise en concurrence et la privatisation
Or il faudra bien choisir son camp et garder en tête les principes souverains : le principe de dignité , le principe des besoins physiques, le principe de solidarité et le principe de participation des personnes protégées

Ah oui , pardon on est loin des 0,5,cts d’augmentation du dimanche, on est loin des assistants médicaux, on est loin des vaccins anti grippe aux pharmaciens , alors ne vous demandez pas pourquoi notre ministre dit « mais » en parlant des revalorisations des infirmiers. La nouvelle conception doit passer et il y aura des dommages collatéraux…..surtout pour nous.

Le vrai débat est celui là : souhaitons nous soigner des humains ou soigner des indicateurs avec toutes les dérives et les travers qui s’y grefferont .

Nous avons le choix
La profession infirmière doit comprendre les enjeux , mettra t-elle un mouchoir blanc sur son expertise, son expérience , la science infirmière ? Pour aller soigner des indices récupérateurs de subsides nécessaires à leurs vies ?
Ou bien refusera t-elle de se vendre au nom de la dignité, du respect de leurs patients, de l’esprit de solidarité ?

La base d’une action ne peut être que commune à tous les professionnels de santé et la réponse doit être ferme et unanime . Ne pensez pas que chacun jouera sa partie , car là, plus de partie, juste à qui tirera à hue et à dia en tripatouillant les indices qui favoriseront 4 pesos de plus pour arrondir l’enveloppe .
Bel avenir pour les soignés et les soignants !